Ô amour, ô pensées…
Ô amour, ô pensées, ô désirs pleins de flamme,
Une dame, un objet, un brasier que je sens
Me blesse, me nourrit, conduit mes jeunes ans
À la mort, aux douleurs, au profond d’une lame.
Ô amour, ô pensées, courez tôt à ma Dame,
Adressez, racontez, montrez comme présents
À son cœur, à son âme, à ses yeux tout puissants,
Mes passions, mes maux, les douleurs de mon âme.
Poussez, faites-lui voir, forcez sa résistance
Sa beauté, sa rigueur et sa fière constance
À plaindre, à soupirer, à reconnaître mieux
Les douleurs, les ennuis, les extrêmes supplices,
Que j’ai, que je nourris, que je tiens pour délices,
En aimant, en pensant, en désirant ses yeux.
Étienne Durand, Méditations, 1611.
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